L’actualité agroalimentaire 

n°81 – vendredi 06 décembre 2024

L’Ania (re)tire la sonnette d’alarme

Qu’est-ce qui va le plus mal ? Les coûts, les marges, les prix, les exportations, les investissements ?

C’est devenu une habitude… mais elle est de bonne guerre. Chaque année, les industries agroalimentaires tirent la sonnette d’alarme à l’ouverture des négociations commerciales, que ce soit au niveau sectoriel (voir la charcuterie dans ICAAL hebdo n°80) ou au niveau général (comme ensuite avec l’Ania).

Les discours restent fondés sur le même triptyque : hausse des coûts, dégradation des marges et appel à la grande distribution en faveur de hausses tarifaires. L'observatoire présenté par l’Ania en début de semaine corrobore cette argumentation. En bref, les choses vont toujours mal, et même plus.

Le plus important est peut-être que l’association alerte sur un risque de retour à la déflation, d’autant que le cycle inflationniste antérieur aurait été moins fort pour l’alimentaire que pour d’autres. A quoi s’ajoute une déconsommation en volume et une descente en gamme du mix.

Et bien sûr, la situation déplorable de notre commerce extérieur – on commencerait enfin à prendre conscience de ce phénomène déjà bien installé. Et la baisse de la capacité d’investissement des IAA, alors que les transitions qu’elles doivent accomplir sont loin d’être financées… N’en jetez plus !

B.J.

Bel veut rester exemplaire avec ses producteurs de lait

Pour la huitième année consécutive, le groupe Bel a signé un accord avec l’APBO (Association des Producteurs de Bel de l’Ouest). De ce type de partenariat, "nous avons été les pionniers dès 2017, bien avant Egalim" rappelle Anne-Sophie Carrier, DG de Bel France. De fait, à l’époque, l’initiative avait même été saluée par la grande distribution, à commencer par Intermarché.

En 2025, elle portera sur 421 millions de litres de lait, soit dix de plus (la hausse de la collecte fait partie des engagements de Bel). Le prix moyen du lait "MonBBLait" durable devrait s’établir à 481 euros pour mille litres, avec un système de primes encourageant de bonnes pratiques d’élevage.

Désormais, le cahier des charges propose huit leviers optionnels, allant de la couverture des sols à l’implantation de haies, de l’autonomie protéique par des fourrages à des compléments réducteurs de méthane initiés avec le Bovaer. Après sept années de partenariat, 100% des exploitations concernées peuvent certifier une alimentation non OGM et 150 jours minimum de pâturage. Le lait produit entre dans la fabrication des marques MiniBabybel, produite à Evron, Kiri, Boursin et Cousteron.

ACTUS ENTREPRISES

Danone louche sur Perrier et San Pellegrino
Selon une information dévoilée hier par Le Figaro, Danone serait intéressé par la reprise de Perrier et de San Pellegrino après que Nestlé a annoncé une évolution de son activité dans les eaux.

Quatre acquisitions pour Solexia en 2024
Outre la reprise au début de l’été de Renzo, l’Artisan Glacier (2 M€ de CA avec dix salariés en Savoie) par sa filiale Maison Bissardon (voir ICAAL hebdo n°69), le groupe Solexia a procédé à trois autres emplettes cette année : les Boyauderies des Savoie (22,7 M€) et Panier (5,2 M€) qui emploient 18 salariés ainsi que Maison Bayle (9,8 M€ avec 60 salariés). Disposant d’un magasin, cette dernière fait

entrer Solexia dans le BtoC. Le fonds d’investissement lyonnais va ainsi cumuler 160 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 17 entreprises dont le modèle doit reposer sur un positionnement de niche avec une clientèle "large et diluée".

LDC : volumes et acquisitions. Les ventes de LDC ont diminué de 1,2% en valeur, pour des volumes en hausse de 4,9%, durant le premier semestre de son exercice 2024-2025. Hors acquisitions (Ovoteam notamment) et à changes constants, ces évolutions sont de -3,9% et +3,6% respectivement. Le groupe vante sa stratégie de reconquête des volumes et observe une baisse des matières premières agricoles. Sa marge opérationnelle courante diminue de 6,4 à 5,1%, "alignée avec les objectifs". Outre ses intégrations en cours (Favid en France, Indykpol et Konspol en Pologne, Calibra en Roumanie, ECF en Allemagne), le groupe attend toujours le feu vert aux rachats des groupes Routhiau et Pierre Martinet.

Le MIN de Nantes contre la précarité et le gaspillage.

Après l’agrandissement du local du Secours Populaire, le MIN Nantes Métropole va accueillir un atelier de transformation de la Banque Alimentaire au deuxième trimestre 2025 qui visera à 3,5 tonnes de fruits et légumes sauvées du

gaspillage.

Céréales pour petit déjeuner. Co-détenue par Nestlé et General Mills, Cereal Partners France étudie la cession de son usine d’Itancourt, dans l’Aisne. L’outil tournerait à moins de 40% de ses capacités tandis que le site de Rumilly, en Haute-Savoie, ne devrait pas être inquiété.

Légumineuses. Sofiprotéol investit en quasi-fonds propres dans Ciacam, qui réalise 70 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le négoce et la commercialisation de légumes secs. Avec deux sites à Merville (Nord) et Vitrolles (13), l’entreprise familiale emploie 45 salariés pour vendre 65 000 tonnes par an.

ET AUSSI...

Eaux. Le Sénat a mis en place une commission d’enquête sur "les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités". Il se saisit ainsi des affaires qui ont éclaboussé Nestlé Waters et Alma (voir nos précédentes éditions). Fin des travaux prévue pour le 20 mai 2025.

Italie. Le Consortium Prosciutto di San Daniele va mettre en service au mois de janvier une usine dédiée au recyclage et à la valorisation des déchets salins issus de sa production, intégrant directement ce projet d’économie circulaire dans sa zone d’appellation.

CARNET

Christel Teyssèdre a été réélue à la présidence d’Aprifel (Agence Pour la Recherche et l’Information en Fruits et légumes) qu’elle occupe depuis 2014. Primeur dans le Lot avec un magasin et deux marchés de plein vent, elle est également présidente de Saveurs Commerce, fédération nationale des commerces alimentaires spécialisés de proximité.